24 novembre 2017

Guillaume Apollinaire : Ombre

Ah que coucou !

En 1917 pour la conférence "Une Tendance de la poésie contemporaine", donnée par Guillaume Apollinaire nous découvrons, dans le programme, cette poésie :

Vous voilà de nouveau près de moi
Souvenirs de mes compagnons morts à la guerre
L’olive du temps
Souvenirs qui n’en faites plus qu’un
Comme cent fourrures ne font qu’un manteau
Comme ces milliers de blessures ne font qu’un article de journal
Apparence impalpable et sombre qui avez pris
La forme changeante de mon ombre
Un indien à l’affût pendant l’éternité
Ombre vous rampez près de moi
Mais vous ne m’entendez plus
Vous ne connaîtrez plus les poèmes divins que je chante
Tandis que moi je vous entends je vous vois encore
Destinées
Ombre multiple que le soleil vous garde
Vous qui m’aimez assez pour ne jamais me quitter
Et qui dansez au soleil sans faire de poussière
Ombre encore du soleil
Ecriture de ma lumière
Caisson de regrets
Un dieu qui s’humilie
Suivie par cette autre signée par Philippe Soupault :
Correspondance militaire

Echange
des trois voix
autour du rond lumineux

Un bruit de caissons sonne
et d’ordres donnés
et la flamme pulsatille

La servante entre en tapant lentement
Bisous,
@+
Sab

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